Métaphore de la terre

À cette altitude, on construit et y habite : 3100 Kulmhotel Gornergrat en Suisse (©J-W.HWANG)

Hegel, autrefois dans son Esthétique, il montra que la philosophie est une ultime évolution de l’art ; l’architecture prend son début, car cette dernière concrétise l’usage dans l’apparence physique symbolisant le sens humain. La métaphore s’absente à ce stade ; la matérialité de l’architecture semble trop rigide. La pierre ne se figurerait pas comme la parole. 

L’architecture crée une relation qui nécessite la terre et le ciel ; la terre resterait non-dite insignifiante sans y inscrire l’architecture. L’architecture et la terre sont essentiellement indifférentes y habitant le sens humain. En effet, l’architecture serait une métaphore de la terre, une métaphore du signifié. 

Dans la langue française qui est le descendant direct de la langue latine ou la postérité lointaine de l’ancienne langue italienne, la terre signifie à la fois la planète et le sol. C’est pourquoi il y a la Terre et la terre ; puisque les deux sont essentiellement indifférentes, c’est donc une différence morphologique volontairement créée, autrement dit une métaphore du signifiant. 

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Métaphore de l’humain

La colline de roche vue derrière le bâtiment du Parlement écossais à Holyrood d’Édimbourg porte son nom propre, Salisbury Crags. (© J-W.HWANG)

De la dénomination territoriale en grande échelle à la l’appellation d’une pièce en petite échelle, on n’arrête pas à donner un nom à l’espace. Une fois l’espace est appelé et convoqué, il est significatif ; cet espace se transforme en lieu qui est en effet une métaphore à l’humain.

En France, il y a une zone qui s’appelle le lieu-dit. C’est un terme français toponymique pour une petite zone géographique portant une dénomination traditionnelle ; par exemple, parce qu’il y a un mur de roche qui existe depuis longtemps ou parce qu’il a une plantation importante, il y a une touche d’appropriation humaine. Par contre, si c’est non-dit, tant que l’espace n’est pas dit et appelé, il ne pourrait pas se faire reconnaître comme un lieu. 

Le nom n’est pas son essence, mais une trace d’histoire de l’espace. Le nom de l’espace montre à la fois la limite innée de la langue humaine et la possibilité de faire coexister le temps et l’espace. Le mot « espace » vient d’un mot latin « SPATIUM » qui signifie également la durée. On trouve, dans la langue française de l’époque médiévale, que l’espace a été utilisé pour signifier également le temps ; « Le soleil occupait tout l’espace du jour. »

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Métaphore de l’espace

Le paysage de BULGUKSA est une métaphore complète de l’espace. (©J-W.HWANG)

Voici « Le livre tuera l’édifice. » dans « Notre-Dame de Paris (1831) ». La phrase symbolise que l’église, reconnue autrefois comme l’absolu qui règne le temps et l’espace représentant l’Histoire et la Divinité, perd son essence à la popularisation de la Bible après l’invention de l’imprimerie à caractères mobiles. Victor Hugo, qui ne laisse pas le moindre doute, a ajouté « La presse tuera l’église. », ainsi déclarée la fin de l’ère de l’espace absolu.

Bien avant que l’espace absolu de Newton, la scène de ses pensées scientifiques par les convictions, suivi de l’espace comme un lieu du sens divin de la métaphysique platonicienne, soit nié par Ernst Mach (1883), l’esprit humain a déjà commencé à contredire l’espace d’absolu.

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Couleurs impressives

Le bâtiment est peint en blanc. Qu’est-ce qu’une couleur blanche ? On sait ce que c’est, mais personne ne peut la voir ; elle n’existe pas en réalité. En effet, le blanc qu’on voit n’est qu’une impression ignorant la réalité.

Chapelle Notre-Dame-du-Haut de Ronchamp, en crayons de couleur sur papier aquarel

Je suis sorti de la chapelle et descendu pour prendre la voiture. Plus loin, je ne vois plus le bâtiment ; le paysage l’absorbe comme une petite tache blanche sur un énorme canevas. 

Il pleuvait.

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